Dans mon travail, je m'intéresse à la relation de l'humain avec l’environnement, impliquant des notions de territoire et d’identité. Ces réflexions s’inscrivent dernièrement dans un questionnement plus large autour du médium photographique et ses modes de représentation, ainsi que la question de perception et de réception des images dans une époque sur-saturée par la diffusion de ces dernières.
Avec "Relever la nuit" , j'interroge le rayonnement lumineux, au fondement de la photographie, ainsi que l’impact de nos modes de vies contemporains sur les écosystèmes. Les nuits sans lune, j’expose des papiers photosensibles dans différents endroits de Suisse-romande pendant une durée de temps identique. En ressortent des monochromes de différentes nuances de gris, créées par les émanations des lumières artificielles en périphérie des villes et des villages. En Suisse, il n’est plus possible d’observer l’obscurité nocturne naturelle. Je m’interroge alors sur cette disparition de la nuit et sur l’image photographique qui ne peut exister sans lumière. Les photogrammes sont le résultat de l’empreinte de la lumière artificielle sur le papier. L'obscurité n’existe plus, masquée par une lumière omniprésente. Plus le papier noircit, plus la lumière est présente. Dans ce travail je m'intéresse également à la notion de preuve photographique et aux formes de représentation par l’image.