J'ai créé une performance que j’imagine comme un outil de médiation pour aborder la question du harcèlement avec le public au sein des institutions. En tant qu’artiste socialement engagée il est évident de lier travail de recherche, militantisme et pratique. Dans ma pièce "espace de force et de joie" je fais une place à ces récits, donne à entendre les témoignages, leurs crée un espace qui leurs permettent d’être entendus et de prendre leur place. Par la performance, en mettant mon corps et ma voix à leur service, je permets de leur donner vie tout en les protégeant. J'en prends soin. Je collecte des témoignages, des extraits d'articles, d'enquêtes, mais aussi des textes plus théoriques que je vais transposer au public de différentes façons. Certains seront donnés sous forme de texte à lire, j'en raconterai comme s'il s'agissait d'une confession spontanée et j'en livrerai d'autres en les écoutant à l'oreillette et en les disant en simultanés. Ces différentes façon de faire ont pour but de brouiller les pistes entre la réalité et la fiction, ce qui m'est arrivé à moi ou à d'autres, ce qui émane de texte théorique, journalistique ou quotidien. Mon but est de visibiliser ces récits pour pouvoir avancer et réfléchir de façon collective a une éthique à adopter dans le milieu de l'art. Afin de rompre avec l'idée qu'il faut souffrir pour produire je propose un espace de travail et de création qui soit source de pouvoir et de joie.